mardi 6 novembre 2012

Sept repreneurs potentiels pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne

© zigazou76 - Flickr- c.c.


A quelques heures de la liquidation judiciaire de la raffinerie de Petit-Couronne, sept repreneurs se sont manifestés dont NetOil et le fond souverain libyen.
L’interminable feuilleton de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), menacée de liquidation judiciaire depuis maintenant dix mois, continue. Le tribunal de commerce de Rouen avait fixé au 5 novembre la date finale des dépôts d’offres de reprise. Or, dans les dernières heures, les administrateurs judiciaires et la direction de PRPC (Petroplus Raffinage Petit Couronne) ont indiqué avoir reçu une offre de reprise et six lettres d’intention.
Le tribunal a donc décidé de surseoir à la décision de liquidation jusqu’au 13 novembre. Mais dans les faits, c’est un examen de plusieurs semaines qui va de nouveau s’engager, mettant sous pression de nouveau les 470 salariés menacés de licenciement.
La seule offre de reprise provient de la société Netoil, basée à Dubai et dirigée par le sulfureux homme d’affaires Roger Tamraz. Une première version de son dossier avait été rejetée mi-octobre car jugée sans garanties suffisantes.
Cette fois-ci, la société apporte trois signatures de poids : "Un investisseur coréen, Hyundai, et un contrat avec un trader, la société allemande ASCON, qui pourrait s’associer avec la société pétrolière BP pour l’approvisionnement en pétrole brut", explique PRPC.  Le tribunal juge le dossier encore incomplet, notamment en ce qui concerne des autorisations administratives.
De son côté, le président de NetOil, Roger Tamraz, interrogé par Reuters, juge qu'avec deux noms pareils (BP et Hyundai), "[les autorités françaises) devraient encore hésiter".
UNE LETTRE D'INTENTION DU FONDS SOUVERAIN LIBYEN
La première lettre d’intention a été annoncée par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Son cabinet a reçu une lettre d’intérêt du fonds souverain libyen, le Lybian Investment Autority (LIA), suite à une sollicitation de l’Etat français. Cet investisseur ne s’engage toutefois pas formellement.
Cette offre peut être jugée sérieuse car le fond s’était déjà intéressé à la reprise d’une unité de raffinage sur l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône). L’intérêt pour le fonds libyen serait de réaliser des transferts de technologie et de compétences vers la Libye où l’outil de raffinage a pâti d’un manque d’investissement et du conflit récent.
Les autres lettres d’intention proviennent d’APG (Alafandi petroleum group) dont un premier dossier a été rejeté en octobre, de la société irakienne Jabs gulf energy, de l’iranien Tadbir energy development group (Tedg), du consortium suisse Activapro, et de la compagnie helvète Terrae international.
Dans tous les cas, la raffinerie de Petit-Couronne, ancienne et de petite dimension, demandera de lourds investissements pour être concurrentielle. Par ailleurs, son autorisation d’exploitation et son contrat d’approvisionnement avec Shell expirent mi-décembre. Un délai trop court pour laisser le temps aux repreneurs potentiels de finaliser leurs offres.
Le tribunal de commerce et le gouvernement vont donc également devoir trouver un moyen de maintenir la raffinerie en fonctionnement pendant quelques mois… S’ils jugent crédibles ces offres de dernières minutes.


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