mercredi 24 octobre 2012

NetOil a bon espoir de reprendre la raffinerie de Petit-Couronne selon son vice-président, Dominique Paret




Dans un entretien au BIP (Bulletin de l'Industrie Petrolière), Dominique Paret, viceprésident exécutif de NetOil, fait part de ses espoirs d’inverser la donne après la décision du tribunal de Commerce de Rouen de prononcer la liquidation de la raffinerie normande. De nouvelles informations seront fournies sur l’offre, a-t-il promis, et les partenaires de la compagnie devraient faire le déplacement en France pour apporter leur soutien.



Qu’est-ce qui pourrait changer la donne entre le 16 octobre, date à laquelle le tribunal de
Commerce de Rouen a prononcé la liquidation de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne,
et le 5 novembre, délai qu’il a néanmoins accordé pour présenter de nouvelles offres ?

Deux éléments essentiels, explique au BIP Dominique Paret, vice-président exécutif de NetOil qui a,
aussitôt le verdict connu, redéposé une offre. La première consistera à apporter au tribunal des
informations complémentaires sur l’accord de processing signé avec le trader Ascon basé à
Hambourg. Il se pourrait même que des représentants de celui-ci fassent le déplacement mais
rien ne permet de savoir pour l’instant si le 5 novembre sera aussi la date d’une nouvelle
audience. D’autre part, les partenaires sud-coréens de NetOil devraient aussi venir présenter
leur projet de modernisation de la raffinerie, un projet de 468 millions d’euros destiné à
renforcer la compétitivité de l’usine qui a fait l’objet de très peu d’investissements depuis sa
reprise par Petroplus en 2008. Un grand arrêt pourrait avoir lieu dès l’an prochain pour
permettre les travaux.

Mais au-delà de ces compléments d’information, NetOil peut aussi bénéficier du soutien des
salariés de la raffinerie, « une équipe très attachée au site, qui a toutes les qualités techniques
pour en assurer le fonctionnement, comme elle l’a prouvé lors de la remise en marche en juin
dernier », souligne Dominique Paret. Autre garantie : le contrat d’assistance technique conclu
par Petroplus avec Shell lors de la reprise en 2008 court jusqu’en 2014. Enfin, NetOil ne
compte pas réitérer l’expérience Petroplus, qui opérait sans amont, sans aval et sans structure
de trading. Le groupe prévoit de mettre en place une telle structure à Genève avec « un trader
très connu », mais dont l’identité ne peut encore être dévoilée. Cela lui permettra d’avoir
« accès à du brut dans de bonnes conditions. »

Le site peut-il être viable dans le contexte difficile du raffinage européen ?

L’outil français est aussi orienté à l’exportation, observe celui qui a suivi de très près la situation lorsqu’il était
à l’UFIP, d’abord en tant que directeur des Relations institutionnelles puis comme délégué
général. Et de rappeler les propos tenus tout récemment, aux Journées des Hydrocarbures,
par le président de l’Union française des industries pétrolières, Jean-Louis Schilansky, constatant
que la France est passée « en sous-capacité de raffinage. » C’est un « ensemble industriel parmi
d’autres », souligne aussi Dominique Paret, et « si le gouvernement veut conserver un tissu
industriel significatif, Petit-Couronne doit en faire partie », ajoute-t-il, assurant avoir tout le
soutien des Pouvoirs publics. En outre, si Petroplus a fait faillite quand le soutien des banques
lui a manqué, le compte d’exploitation de Petit-Couronne « tenait parfaitement la route. »

Quid des suspicions des uns et des autres sur ledit groupe NetOil ?

« Ce sont des investisseurs et des industriels d’un type assez classique au Moyen-Orient », explique-t-il, rappelant leurs différents engagements dans l’industrie pétrolière (via Tamoil), mais aussi dans l’hôtellerie et
dans le domaine bancaire. « Nous sommes conscients que la situation est complexe »,
reconnaît-il tout en disant avoir « bon espoir » que le tribunal de Commerce de Rouen
reconnaisse que NetOil a « des partenaires de qualité. »

A noter que vendredi 19 octobre, le président François Hollande, en présence des représentants
du Premier ministre et du ministre du Redressement productif a reçu l’intersyndicale de la
raffinerie de Petit-Couronne (CGT, CFDT, CFE-CGC), laquelle plaide pour l’intervention
éventuelle de la future Banque publique d’investissement (BPI) ou du Fonds stratégique
d’investissement (FSI). Les échanges ont porté principalement sur les actions déjà engagées par
l’État pour favoriser la recherche de repreneurs et faciliter le processus de reprise. Ils ont aussi
évoqué les mesures possibles de reconversion du site au cas où aucun repreneur ne proposerait
de solution garantissant la pérennité du site et l’avenir des salariés.



Lien : http://www.enviro2b.com

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